samedi 25 août 2007

LETTRE A MONSIEUR LYON

A Monsieur James Lyon
Professeur d’Hymnologie
Faculté de Théologie Protestante de Paris

Kinshasa, le 17 Novembre 2005

Cher Professeur,

Merci beaucoup pour la suite que vous aviez réservé à mon message de l’autrefois. Mais, je vous remercierai encore, beaucoup plus, pour le souci qui se crée déjà, très grandement, en vous, par rapport à ma formation à vos pieds. Je le dis, ainsi, car je vois que ma formation, à vos pieds, profile déjà à l’horizon quand je réalise que nos échanges en ce domaine de l’hymnologie vont crescendo. Mais, disons, surtout, que ce domaine qui nous unit, eu égard à notre entendement et notre souhait commun, devra, aujourd’hui plus qu’hier, rebondir dans le travail que font les formations théologiques et nos Eglises en vue d’arriver à une sorte de symbiose utile entre la théologie et l’hymnologie aux fins d’une communication adéquate de l’Evangile de notre Maître Jésus Christ.

Je continue à faire le travail que je me suis imposé personnellement sur la lecture de vos prédications faites à partir de cantiques protestants à l’aube de la Réforme que vous appelez par le terme technique de Liedpredigt. Il faut dire que je suis particulièrement frappé de constater que vous soyez aussi profondément religieux mais à la fois un prédicateur très fertile qui aime le Christ, son Eglise, l’hymnologie du sacré et son enseignement.

Vous faites un travail remarquable. Vous écrivez vos prédications pour les hommes et les femmes de toute génération, en creusant, comme dans un travail de fouille, dans l’histoire de la musique allemande (et pourquoi pas autrichienne- car il parait que les deux n’étaient qu’un seul et même pays à l’origine-), et cela depuis les origines l’ère de la Réforme jusqu’à nos jours. C’est avec beaucoup d’enthousiasme que je vous lis pour toujours apprendre dans le souci de m’informer en vue de me former dans ce domaine de l’Hymnologie qui est celui de ma prédilection.

Cher Professeur,

Oui, vous avez raison quand, par votre expertise, vous arrivez, sans peine, à vous rassurer de la passion qui m’habite pour l’hymnologie mais sans un grand savoir. C’est vrai que du fond du cœur, je porte, avec sérieux, un grand intérêt à l’hymnologie du sacré. Disons que je trouve en cette sous discipline de la théologie pratique une autre caractéristique identitaire, non négligeable, de la Réforme. Car non seulement, elle véhicule, depuis toujours, les différentes théologies de la Bible, l’Ancien comme le Nouveau testament et les expériences religieuses des hommes et des femmes, mais beaucoup plus encore elle s’offre à nous par le chant comme un ferment d’unité des cœurs humains qui se trouvent en train d’entonner un même cantique en chœur de sorte que l’unité des cœurs se réclamant du corps du Christ soit retrouvée.

Ainsi, Cher Professeur, nous ne le dirons jamais assez que l’hymnologie porte en soi toute la cohérence de la communication de l’unité du corps du Christ, en tant qu’elle ne sert pas à diviser mais qu’elle remplit la fonction de rassembleur des humains.

C’est ici que j’étais d’accord avec les idées de Josef Ratzinger, que je porte dans mon cœur, pour ce qui concerne ses réflexions sur ce que doit être la musique du culte. Oui, je l’ai rencontré un jour dans ses écrits avant qu’il devienne Saint Père, Pape Benoit XVI. Je ne sais pas si vous ne l’avez jamais lu un jour ? Il faut dire que dans son ouvrage qui m’avait beaucoup aidé alors que j’écrivais mon mémoire de Licence en théologie en 2002, j’y avais puisé beaucoup de considérations importantes. C’est de son ouvrage ‘’ Un Chant nouveau pour le Seigneur’’ que je fais allusion ici. En lisant Ratzinger, je suis arrivé, un jour, à dire, avec mes mots, à sa suite, que l’unité de l’Eglise appartient aussi particulièrement à l’hymnologie. Car celle-ci, par le chant, trouve son point culminant en ce sens que le chant, dépassant le langage humain, dépassant les clivages raciaux, brisant les liens des appartenances ethniques, sexuelles, linguistiques…est unifiant et œcuménique au vrai sens du mot et va même au delà du genre humain où ‘’le chant nouveau pour le Seigneur entonné par les humains sur la terre, dans l’unité d’esprit et du cœur , se mêle à celui des anges’’ pour la gloire de Dieu créateur. C’est ici que les divisions et les discriminations humaines tombent comme le mur de Jéricho que rapporte le livre biblique de Josué.

Oui, l’herméneutique des hymnes comme texte et celle des motifs mélodiques qui portent la réflexion ou l’expérience religieuse des hommes et des femmes nous montre à quel point l’hymnologie est – comme le dit Luther- la médiatrice entre l’homme et Dieu, car elle met l’individu en communication directe avec le surnaturel. Et s’il m’était permis d’ajouter un mot, à la suite de Luther, je dirais que par elle, l’Evangile qu’elle véhicule peut devenir et demeurer consubstantiel pendant notre vie de chrétiens comme sel de la terre et lumière du monde.

Cher Professeur,

Je regrette que les enjeux de cette discipline, comme vous le dites, malheureusement, ne soient souvent que mal envisagés dans la plupart de nos milieux issus de la Réforme, alors que « notre » Martin Luther devait continuer à nous être aussi utile par ses considérations dans ce domaine de l'Hymnologie. Malheureusement, l’étroite relation que fondent la théologie et l’hymnologie est aujourd’hui caractérisée de relation difficile et sujette à quelques controverses entre les théologiens de la pastorale d’une part et les hymnologues voire les musiciens d’église de l’autre alors qu’elles étaient et devraient toujours demeurer une relation de complémentarité.
D’aucuns pourront donc penser que les controverses ne se situeraient qu’au niveau de la place et de l’importance fondamentale de l’hymnologie dans le cursus théologique. Mais non, le problème est beaucoup plus grand et plus inquiétant : L’Hymnologie de notre identité protestante est persécutée. Son avenir est en danger. Il ne s'agit pas, ici, de nous laisser entraîner dans une peur du lendemain par rapport à l'hymnologie protestante. Mais il faut avouer que notre identité se perd lentement mais sûrement sur ce terrain. On sait que toute hymnologie est liée à une liturgie et la liturgie elle- même est une dimension de la religion comme la religion est comprise comme étant une dimension de la vie. Car, on ne comprend, ou, mieux, on ne peut comprendre la religion que par rapport à la vie qu’elle influence voire qui l’influence. Les deux points de vue sont possibles. De cette manière, on peut être tenté de dire que la religion naît avec l'homme, la liturgie avec la religion dans la quête de l’identité cultuelle et l'hymnologie avec la liturgie. C'est pourquoi la religion, la liturgie et l'hymnologie sont liées avec la vie sociale de la femme et de l'homme qui prient. Puis-je me permettre de penser que je suis dans le bon…Cher Professeur ?

Et comme la vie sociale et ses phénomènes sont toujours totaux et globaux, la religion (chrétienne aussi), sa liturgie et son hymnologie, dans leur vécu quotidien de vis-à-vis comme dans une sorte de « mitsein », en ce qui nous concerne, ne peuvent, en principe, être isolées les unes des autres dans le flux socioculturelle du protestantisme qui les anime et fait leur particularité face à d’autres mouvement religieux qui ont un désir permanent d'un nouveau style de célébration plus participatif et faisant plus de place à l'affectif et à l'émotif où nous voyons venir ou mieux où nous trouvons le lieu de la persécution de l'hymnologie protestante d'Eglise. Les initiatives à propos de la composition hymnique dans ce désir de nouveau style de célébration plus participative n'est plus à démontrer aujourd'hui. L'hymnologie des Eglises de Réveil d’inspiration pentecôtiste en dit long face au protestantisme, notre protestantisme depuis le lieu de la formation théologique jusqu’à celui du culte à la paroisse. Mais, je crois que vous le savez aussi mieux que moi, le souci d’organiser un culte beaucoup plus participatif par le chant était déjà une grande préoccupation de Martin Luther.

La théologie, on le sait, forme des théologiens et des pasteurs. On sait aussi que le culte et son organisation sont comme la prunelle de l’œil du ministère pastoral. La théologie pratique, le sait fort bien. Et, à propos, l’histoire ne nous dit-elle pas que dès 1523 et même en 1524, Luther, le Réformateur protestant, avait émis quelques considérations par rapport au chant et au culte ?
Rappelons- nous que dans ses écrits publiés dans De l’ordre du service divin dans la communauté et Formula missae et communionis Luther affirmait deux préceptes essentiels pour la musique religieuse où le service divin serait centré sur le sermon, l’exégèse des textes sacrés d’une part, et le culte qui devrait recueillir la participation de la collectivité des fidèles par le chant d’autre part. Il faut dire que dans ce sens d’organisation les cantates de Bach en observent très rigoureusement la recommandation. Vous en savez plus que moi, Cher Professeur, car vous avez une longueur d’avance par rapport à la connaissance des œuvres de J.S Bach en ce qui concerne particulièrement la dimension de la participation de fidèles par le chant au culte et même le rôle que Bach assigne à la musique et à la théologie où l’hymnologie joue rôle de relais et de réconciliateur . Car vous affirmez que « Dans ses cantates, Johann Sebastian Bach (1685-1750) a prouvé que sa musique - « recréation de l’esprit » - se réfère à Dieu. En ce sens, la sécularisation progressive de la musique d’église annihile complètement le sens et menace la foi. L’hymnologie relie et réconcilie théologie et musique ; cette dernière en tant que kérygme forgeant et renforçant, à la fois, la spiritualité et la piété (pietas, Frömmigkeit) ».


Cher Professeur,

Dans son Epître aux Rathsherren (en 1524), Luther, on le sait, propose un schéma décisif d’organisation de la vie cultuelle au temple comme à la maison, la cellule familiale, microcosme de la communauté paroissiale. Si au temple, la communauté devrait manifester sa participation active par le chant soutenu à l’orgue, la piété devrait se traduire par le chant quotidien des cantiques à la maison.

On a quelque peu oublié comme vous le dites, toujours, en un sens, Cher professeur, que l’Hymnologie fait partie intégrante de la Théologie pratique, le domaine de champ d’application mais aussi, je crois, le champ de la conceptualisation des réflexions théologiques. Et vous le dites si bien, que, selon Martin Luther, le Singen ("chanter") et le Sagen ("dire") ne font qu'un. Je crois que les théologiens protestants ne devraient pas oublier ni méconnaître cette appréciation luthérienne dans tout ce qu’ils font par rapport à la formation théologique et par rapport au chant qui véhicule l’expérience chrétienne de notre foi.

Cher Professeur,

Si, poussée par l'expérience religieuse quotidienne, l'hymnologie des Eglises autres que celles dites historiques se fonde sur la quête de nouveautés, de ce qui est en vogue, de ce qui se chante facilement et partout dans les cultes, les fêtes, les campagnes d'évangélisation et cela seulement parce que c'est facilement connu de tous, c'est moderne, ça emballe bien le moment de louange et d'adoration, je pense qu’il y a là un problème. Il y a un problème quand les chants de recueils anciens sont déclarés dépassés dans nos Eglises pour se conformer à quelque chose comme « le siècle présent » de Paul de Tarse dans son Epître aux Romains. Le problème que je voudrais soulever ici est celui de l'inattention des Eglises historiques et leurs institutions de formation théologique. Quand l'hymnologie protestante est chassée ailleurs, consciemment ou inconsciemment, l'hymnologie « des autres », avec ses cris voire et ses improvisations, élise domicile dans notre liturgie protestante. L'hymnologie protestante est persécutée dans la rue et dans sa propre maison protestante. La cause de ce problème, je crois, est à chercher dans la compréhension de l’œuvre, ou mieux, dans la compréhension de l’apport du Saint Esprit dans la musique d’Eglise aujourd’hui. Ce qui est vrai est que la compréhension de « chanter par l’Esprit » est plurielle à nos jours et spécialement, chez nous l’africanité en fait aussi le frais. Mais vous, dans votre cours, par contre, vous soulevez une approche un peu particulière qui, en principe, pourra intéresser la réflexion de l’Eglise entière, en général, et celle dite protestante, en particulier.
Cher Professeur,

Vous pensez, en vous appuyant sur les pensées de Paul de Tarse, que pour être autre chose qu’un cri tout animal, le chant doit requérir la participation de l’esprit et de l’intelligence et que les instructions pauliniennes dans sa lettre aux Ephésiens ne sont pas seulement d’ordre pratique. Car situées dans la partie morale des Épîtres concernées (Colossiens et Ephésiens), elles incitent à retrouver le chemin du Christ dans le contexte de crise qui sévissait à Colosses, hier, et partout là où il y a Eglise aujourd’hui, en vue d’amener chaque homme, chaque femme à se défaire du « vieil homme » et de revêtir « l’homme nouveau » capable d’entonner le « chant nouveau ». Ce qui est encore très remarquable, vous dénichez aussi facilement la logique voilée de trois « formes » citées par l’apôtre - « psaumes, hymnes, cantiques inspirés par l’esprit » - lesquelles correspondent, à ce que vous tenez, plus spécialement, comme à des étapes d’une marche et que vous expliquez aussi clairement les choses. Pour vous, le « psaume » ou chant soutenu par l’instrument - du grec psalmos (« air joué sur la lyre »), de la famille du grec psallein (« faire vibrer »), psalmôdia (« action de chanter en s’accompagnant de la lyre » - exprime tous les états intérieurs de l’âme humaine, de la souffrance à la joie, en passant par la plainte, la récrimination ou la colère. Vous dites que « L’hymne » correspond à la seule louange et « l’ode (cantique) spirituelle » constitue, en quelque sorte, l’aboutissement d’un parcours vers la foi au Christ, c’est-à-dire la parfaite maîtrise de l’amour et de la joie, le triomphe sur Satan. Ces trois degrés du chant essentiel - action de grâces permanente - sont gouvernés par l’Esprit Saint. Ils conduisent à la joie (chara) qui est amour (agapè). Ils célèbrent et annoncent (kérygme) la victoire sur la mort qui est le péché. Ils manifestent, par la force de la foi, la Lumière, la sortie des ténèbres. Cher Professeur, vos idées sur ce point, à mon sens, ne sont pas très éloignées de celles que soutient Ratzinger par rapport à la compréhension du culte, son organisation et le rôle donné au chant. Cfr. Ouvrage de Joseph Ratzinger déjà cité.

Cher Professeur,

La problématique de la « musique d’église comme manifestation de l’Esprit Saint » que vous soulevez, à la suite d’Oskar SÖHNGEN, de Johann Mattheson (1681-1764), et d’Ulrich ASPER, fait tomber la paille de nos yeux par la connaissance que vous partagez avec nous. Vous trouvez les mots justes pour nous rappeler que la musique d’église, confiée à la Kantorei, complète harmonieusement le chant d’assemblée, lui-même relié à la prédication. Et vous dites que pour le théoricien et compositeur allemand Johann Mattheson (1681-1764), lui, il atteste encore, en 1725 - dans sa Critica musica – que lorsqu’il placera le prédicateur et le Kantor sur un pied d’égalité : « Tous deux exaltent la Parole de Dieu ». La Parole chantée se concrétise par la richesse du lien entre la monodie et la polyphonie. Autrement dit, de l’unité à la multiplicité, du simple au complexe, du populaire au savant. La Parole chantée développe deux fonctions, la première - théocentrique - centrée sur Dieu en tant que Louange ; la seconde - anthropocentrique - centrée sur l’homme en vue de la Proclamation. Cette dualité complémentaire nourrit l’exégèse développée au cours de la prédication. À cet égard, la musique apparaît comme la manifestation de l’Esprit Saint.

Cher Professeur,

Je me suis, malheureusement, rendu compte, comme toujours, que nombre de nos Eglises protestantes aujourd'hui n'ont plus la connaissance de ces préceptes que vous donnez dans vos enseignements que je juge très utiles pour la réflexion capable de provoquer « la remise en question » de ce qui se fait par rapport à ce qui devait réellement se faire dans, ce domaine cher à, l’Eglise. C’est le souci de tout faire, dans le bon sens, afin de donner vraiment à notre hymnologie son identité, notre identité protestante, que je me rallie à vous ici. Or nos Eglises et leurs formations théologiques, jusqu’à ces jours, préfèrent, malheureusement, ne pas réfléchir assez là-dessus dans leurs différents cercles théologiques. Et cette crise vit avec l’Eglise. Une question mérite d’être posée ?

Comment donc affronter cette crise, aujourd’hui et demain, si les pasteurs- théologiens ou les professeurs de théologie protestante embrigadaient ou négligeaient carrément, encore pour longtemps, à leurs yeux, l’utilité pastorale et la dignité de l’apport historique de l’hymnologie comme connaissance tout aussi exigée à quiconque veut faire la théologie pour l’église de terrain où l’on est toujours appelé à mettre en application les grandes réflexions bibliques, historiques, missiologiques, œcuméniques, systématiques et pastorales de la théologie? C’est là toute la question. Car, nous devons pas oublier que tous ces différents domaines de la théologie ne travaillent qu’en se complétant : si l’ exégèse nous sert à puiser à la source les choses toutes brutes, l’herméneutique nous sert à les nettoyer, en séparant ce qui est précieux de ce qui est vil, pour devenir la parole de Dieu- fruit de la rencontre entre l’Esprit divin et l’esprit humain- , la systématique, à son tour, nous sert à donner la forme au développement de notre argumentation théologique et la pratique demeure le champ d’application théologique de tout ce qui sort du cercle théologique.

Si l’une de ces composantes de la théologie souffre dans le cursus comme c’est le cas avec l’hymnologie qui est si chère à la pratique, il en va d’abord ici, j’ose croire, de la nature de la formation que l’on tient à donner par rapport à elle (l’hymnologie) - nous soutenons qu’elle est la servante de la liturgie de l’Eglise protestante - bien que celle- ci soit aussi plurielle-, ensuite des objectifs pédagogiques que s’assignent nos institutions protestantes de formation théologique et enfin de ses fondements ultimes qui devraient soutenir la complémentarité entre l’hymnologie et la théologie. N’est- ce pas que ne pas agir dans ce sens, comme semble être le cas jusqu'à ces jours, c'est implicitement œuvrer pour la faiblesse hymnologique du protestantisme de nos jours ?

Cher Professeur,

Je suis heureux de savoir que ma passionnante question sur les questions de Méthodes en Hymnologie m’a conduit à une autre ouverture par rapport à ce que je veux réellement faire dans votre école à penser et cela avec la possibilité de le faire même un jour, comme un disciple, à vos pieds. Je suis dans l’attente de votre récent ouvrage, qui me sera envoyé très prochainement, pour mieux pénétrer le fil conducteur de vos idées et voir comment, grâce à son contenu, je pourrai vous connaître, encore mieux, par vos écrits et pourquoi pas y trouver des bonnes et nouvelles orientations pour mon mémoire de DEA et mon projet de Thèse.
Oui, un véritable cursus - tel que vous pouvez me le proposer (sur une durée de trois années) - prendra en considération cette interpénétration dont il est question tout au long de la Bible. Car il est vraiment important de voir comment arriver à bien relier, la théorie et la pratique, le sentiment et l'idée comme vous l’envisager pour moi en vue d'une juste célébration et d'une compréhension des textes mélodiques et poétiques où intervient l'herméneutique, notamment celle qui concerne la mélodie.
Merci de m’enrichir par les informations qui me font sortir, chaque jour qui passe, de ma sous – information en ce domaine qui m’attire et me fait aussi déjà entrer dans le monde de la liturgie et de la musique sacrée qui, comme l’affirmait Josef Ratzinger, ont été sœurs dès l’origine.
Cher professeur,
Mon université, dans l’organisation de sa faculté de théologie, entretient d’excellents rapports avec la Faculté libre de Théologie de Paris ; car il me semble que les deux institutions travaillent ensemble pour faire bénéficier la faculté sœur du Congo- Brazzaville de leurs expertises depuis quelques temps. C’est ce qui fait que j’ai eu l’avantage d’assister à un nombre de conférences -débats que certains Professeurs de Paris avaient accepté de donner dans notre faculté chaque fois que cela était possible après leurs différents séjours à Brazzaville. Vous pouvez vous renseignez sur ce point auprès de Madame Corinne. Je ne sais pas si vous avez déjà fait l’Afrique une fois dans ce sens là comme les autres. Sinon, je prie que votre tour arrive pour l’intérêt et le rebondissement de la question de l’hymnologie dans nos institutions théologiques.
C’est pour dire que cette relation me donne la possibilité de commencer déjà à discuter avec les autorités académiques de mon université sur la possibilité de me voir venir suivre quelques cours auprès de vous, juste après la défense de mon mémoire de DEA qui pourrait avoir lieu d’ici là. Et vu que je n’ai pas eu (vraiment) un spécialiste qui devra me suivre sur place en ce domaine qui manque une réelle compétence jusque là au sein de notre faculté pour le moment. Aussi, je dois aussi avouer que je n’ai suivi, malheureusement, aucun cours par rapport à l’hymnologie dans ce cursus de DEA.
Acceptez, Cher Professeur, que je vous consulte encore de manière soutenue sur un certain nombre de points pendant mes recherches en vue de la rédaction de mon mémoire de DEA qui d’emblée se propose d’examiner la quiddité de ce que peuvent aujourd’hui être l’histoire, les défis (identité et missions) et pourquoi pas réfléchir sur les enjeux du couple Théologie et Hymnologie dans le protestantisme Congolais. C’est la première possibilité. Mener des études sur la quête d’une ligne de démarcation entre la musique sacrée et la musique populaire aujourd’hui dans l’Eglise au Congo peut être aussi d’actualité. C’est la seconde possibilité.
Vous savez, du reste, qu’il y a, évidemment, encore bien de choses à dire sur ces questions, fort complexes dans ce domaine et qu’une formation s'avère toujours très nécessaire pour moi. Je crois vous avoir dit que votre livre récemment publié me servira de lanterne pour orienter la problématique de mes travaux qui demandent de moi, au préalable, un cursus de cours qui, en principe, devrait aussi bien se faire (par la voie de l’Internet) même avant la rédaction de mon mémoire de DEA.
Je ne sais pas si ce serait trop demander, Cher Professeur, de voir quelle devrait être une bibliographie pour une telle recherche. Dans tous les cas, vous avez un mot à me dire.
Je suis heureux de vous avoir comme un des rares formateurs et de savoir que vous me lisez toujours dans la joie avec l’idée d’échanger. Il faut dire que je sens votre engagement très motivé pour ma cause et cela m'enthousiasme grandement. Je tiendrai tout haut l’étendard de notre collaboration fructueuse.

Cher professeur,
Je vous prie, encore, de m’excuser d’avoir été trop long dans ce message qui a certainement pris beaucoup de votre précieux temps pour le lire.
Dans l’attente de voir notre rêve devenir vision dans ce que font les Eglises et leurs institutions théologiques, croyez, cher Professeur, à ma sincère fidélité dans ce voyage du savoir avec vous.

Votre étudiant depuis l’Afrique,
Maurice MONDENGO, JR.,
Etudiant au Programme de DEA
Faculté de Théologie,
Université Protestante au Congo


A Monsieur James Lyon
24 Novembre 2005


Cher Professeur,

Merci mille fois pour votre réponse que je viens de lire avec un retard de deux jours.
J'ai un cœur rempli de joie et comblé de satisfaction pour l'option que vous levez dans le sens de pouvoir donner un cours chez nous, qui du reste serait le meilleur moyen de propager l'enseignement de l'Hymnologie ici dans notre Faculté.
Il est vrai que j'ignore quand cela va commencer mais je crie déjà de joie et prie Dieu que tout cela réussisse, vite, pour ma formation et celle de nos étudiants.

Je m'estime heureux et touché de savoir que, malgré vos multiples occupations, vous trouvez toujours du temps de me lire attentivement et que vous appréciez aussi mes idées dans cet échange.

Je suis surpris agréablement quand vous m'exprimez votre étonnement de ce que j'ai parfaitement saisi votre propos.
Mais j'attendrai encore la fin de votre lecture de ma réflexion et me fixer sur ce que doit être l'orientation de mes travaux.
Merci de penser à me faire parvenir quelques analyses de mélodies.

Je viens de faire part de nos échanges à Monsieur le Recteur de notre Université qui a promis m'inviter prochainement pour en parler en profondeur. Je vous tiendrai au courant en son temps.

Très cordialement,

Votre étudiant depuis l'Afrique,









Aucun commentaire: